C’est une aventure humaine qui débute en 1997 dans le petit village de Cevins, au fin fond de la vallée qui conduit à Albertville. Au-dessus du village, un coteau abrupt était autrefois planté de vignes à vocation vivrière. Chaque famille a alors son lopin de terre : 420 parcelles pour 250 propriétaires et 250 vins dignes de la piquette chantée par Jean Ferrat. Les difficultés économiques et le dépeuplement ont raison des dernières productions, mise à part celle de deux frères irréductibles. La friche a envahi le terrain jusqu’à ce que Denis Perroux, le maire du village, voie dans la replantation un projet fédérateur pour ses administrés. En dépit de nombreux obstacles, il obtient les aides et convainc le notaire de procéder aux ventes. Pour ce projet fou, il fallait des passionnés comme Michel Grisard, vigneron biodynamiste pur et dur de Fréterive, et Brice Omont. Vingt hectares avaient déjà été plantés depuis 1998. Brice Omont se souvient : « J’avais rendez-vous avec Michel Grisard. Le vigneron qui l’épaulait avait jeté l’éponge en 2001. J’ai été épaté par les vins. J’ai senti que j’avais là l’occasion de réaliser mon rêve sans prendre conscience du défi lancé. Michel a proposé de m’accompagner pendant dix ans ». La Revue du Vin de France